Ecrire,
C'est aussi ne pas parler,
C'est se taire
,
C'est hurler sans faire de bruit.

(M.Duras)

jeudi 26 juillet 2012


Jeûne thérapeutique


Cette découverte du jeûne fut pour moi , une expérience intéressante et très positive.

Sur le plan physique, ce ne fut en aucun cas difficile,
 
Moi qui suis facilement *hypoglycémique*, avec des besoins de manger très difficiles à vivre, non pas me conduisant à un rush brutal sur la nourriture, mais me mettant dans des états inconfortables (genre nausées, vertiges, malaises !)....
Bref je ne savais pas du tout comment je réagirai en me restreignant de manière non négligeable sur la ration quotidienne de nourriture.

Or il n'y a rien eu de tous ces désagréments ..

Je fus très surprise de me trouver dans un état que très modestement j'oserai qualifier "état de grâce", ne sachant même pas qui je pouvais remercier de ce fait !

Il est vrai que je n'ai pas d'obligation de présence au travail, que j'avais conservé précieusement cette période vierge sur mon agenda, et que j'avais organisé la vie de la maison de manière à ce que je n'ai pas à aller dans la cuisine ( excepté pour moi ) ni , à ouvrir le frigidaire, fuyant ainsi toute odeur succulente dont je me méfiais!!!

Donc 2 semaines pendant lesquelles j'avais la chance d'être là, lisant, me promenant, me reposant lorsque nécessaire, et là ce fut assez fréquent au cours de ces jours pendant lesquels, j'ai profité d'instants plus lucides et stables pour aménager la terrasse de la maison, plantations de fleurs en pots, déménagements de ceux-ci, arrosages et ceci à très petite vitesse, selon l'énergie et la force du moment … car quand même, je me sentais un peu  * flottante* , parfois presque je me serai cru "transparente"

Mais rien de désagréable, juste un peu surprise de me trouver différente, et instant après instant, je prenais les choses comme elles venaient.

Au bout de 2 semaines, j'aurai volontiers continué sur la troisième comme je l'avais prévu.. Mais une amie nous a annoncé sa visite.. Je ne pouvais pas la refouler, j'ai donc décidé d'arrêter ce jeûne et de reprendre peu à peu une alimentation normale. Cette période fut un peu moins confortable que la période de jeûne .


J'ai donc arrêté il y a un peu plus d'un mois .Je me sens en pleine forme, à la fois calme et tonique. Déjà je réfléchis à entretenir cette forme, en procédant à 1 ou 2 périodes de jeune plus court (sur 24 ou 48 heures), ce que je viens d'expérimenter il y a 2 jours... Ceci n'est pas vraiment au point je serais contente de pouvoir échanger avec d'autres sur ce détail, afin d‘en améliorer l‘organisation.

A noter, que dus à une maladie hépatique, des soucis de digestion de certains aliments crus (fruits et légumes ) semblent avoir disparu de manière très significative.

Autre aspect très intéressant de cette expérience, mais peut-être un peu plus délicat à exprimer tant ce me semble très subjectif

Je pense que ce qui a été très important pour moi et ce n'est que depuis quelques jours que j'en ai pris conscience, c'est cette attitude que j'ai eu de "laisser venir"

Je ne savais absolument pas où j'allais, et je ne pouvais pas imaginer à l'avance quels comportements j'adopterai, d'autant plus que très déterminée et très motivée par ce projet, j'entendais bien faire tout ce qu'il fallait pour le vivre pleinement.
Je ne pouvais rien imaginer des réactions de mon corps, ni de celles qui pourraient m'être inspirées par un mental soit euphorique, soit paniqué ! !

Or à la fin de ce jeûne, j'étais encore toute ébahie de ce qui m'était arrivé, et ce n'est que depuis quelques jours que soudain j'ai pris conscience de ce vécu comme une période où pour la première fois, il me semble que volontairement, j'ai laissé "Corps et Esprit", se comporter ensemble, et c'est en accueillant ensemble ces réactions, ces sensations, que j'ai gérées cette quinzaine.

Le corps n'a pas existé dans l'éducation que j'ai reçue; j'avais dit un jour à la suite d'une séance de Sophro, que mon corps était pour moi un outil (un peu comme un vélo) que j'entretenais au mieux et que je savais ranger quand il était trop encombrant, un peu quelque chose d'utile complètement étranger à moi-même !

A ce jour, je ne suis pas vraiment dans cette logique, le "lâcher-prise" auquel j'ai pu accéder en cette période de jeûne, m'a peut-être permis d'unifier corps et esprit.
Et ce lâcher-prise total découvert, devrait pouvoir me permettre d'en user en d'autres circonstances.


2 commentaires:

  1. tu décris bien et c'est interessant. Je n'en suis pas prête mais pour 24 ou 48 h, plus tard ? Tu sembles pas contre avoir moins apprécié l'expé récente à court terme ?
    c'est ce saut dans le vide que tu décris qui est passionnant, gérer cette angoisse qui n'en est plus une, puisque corps et esprit se tiennent la main

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  2. J'arrive avec retard, mais suis passionnée par ton récit détaillé, tu as vécu une expérience et tu sais en tenir le journal, cela l'a rend très positive, je sis très mince, je n'ai aucune réserve, je ne pourrai pas faie ça, 'autant que j'ai une famille à nourrir, souvent présente, cela semble un peu anti-social MAIS parfois cela permet aussi de prendre du recul sur cet accaparement. Bravo!

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