Ecrire,
C'est aussi ne pas parler,
C'est se taire
,
C'est hurler sans faire de bruit.

(M.Duras)

jeudi 16 février 2012





Retours des pays de nos enfances



Belle amie!
Je lis tes lignes
Et tes larmes presque me feraient pleurer...

Est-ce donc pluies et brouillards
de cette ville,
Qui ont terni nos années passées?

J'ai vécu ces années
dans une brume
qui m'ôtait toute envie de grandir...

J'ai aussi tenté en quelques occasions
des retrouvailles..
Peines perdues,
Je n'étais plus celle
qu'ils auraient pu attendre.

Je savais d'avance ,
malgré les bons souvenirs ,
que ce serait compliqué,
 et que vraisemblablement
Je n'irai pas loin !

Nos palabres d'adolescentes,
nos longues révisions ensemble
avant d'affronter les  examens,
nos moments d'admiration pour tel ou tel adulte,
 nos révoltes face aux guerres,
notre générosité dans l'accueil de réfugiés...

Très vite, j'ai senti
Combien l'horizon s'était bouché,
les sons s'étouffaient
comme les jours d'épais brouillards
sur les quais !
 Les coures des lycées,
inaccueillantes et froides me chassaient,
seul, le quartier de l'Aître St Maclou,
 rues pavées, petite église, et boutiques vieillotes
offraient encore charme et poésie.
Les colombages ragaillardis me toisaient.
"Te revoilà..!"
Sur les pavès glissants,
à la lueur de réverbères paresseux,
Je fuyais !

NON !
Promis !
Je n' reviendrai plus
pour vous retrouver !
Je vous ai tous oubliés,
 et contrairement à toutes vos prédictions
J'ai grandi,
je me suis épanouïe,
je n'ai guère besoin de vous !

Pourquoi y avoir cru ?
Sotte que je suis !

Les rues de cette ville me sont chères,
les odeurs humides des soirées ,
le vent contre lequel il faut se battre
pour traverser la Seine,
l'étroitesse des rues
qui se souviennent de la pucelle!
C'est toute mon adolescence..

Mais ce n'est plus là que je peux vivre, 
 Chez moi, 
C'est ici  





5 commentaires:

  1. Et chez toi, c'est vraiment si beau!
    Pourtant, moi, j'apprécie mes contrées humides, lumineuses que les peintres ont si bien rendues sur leur toile....C'est sûr, il y en a pour tout le monde ;-)
    Bisous

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    1. Moi aussi, Eoline, j'apprécie les éclairages des bords de mer dans le Nord..et l'Ouest!
      Ce que je veux dire c'est que je n'ai plus envie d'aller vivre dans ces régions, j'étais très connue (trop), moi et surtout ma famille.Retrouver de vieilles connaissances, est très difficile, chaque fois, il me semble que l'on attend quelqu'un d'autre que ce que je suis devenue

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  2. Pour ma part l'aventure avait duré longtemps après mon départ de Normandie. J'y revenais avec joie, des amis passaient aussi me voir, une profonde complicité a subsisté jusqu'à la quarantaine passée. venue la cinquantaine...et j'ai été longue a réaliser les écarts qui s'imposaient. cette semaine, je suis allée "au casse pipe" finalement, bravache, me donnant en pature à la nostalgie...pour m'en débarrasser totalement. Oui, c'est enfin le moment. et enfin je peux me sentir pleinement vivre chez moi, je n'ai plus de "casseroles au derrière". joie.

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  3. Il ne faut jamais revenir
    aux temps caches des souvenirs
    du temps beni de son enfance.
    Car parmi tous les souvenirs
    ceux de l'enfance sont les pires,
    ceux de l'enfance nous déchirent.

    une chanson de Barbara, je l'ai crue ... je n'y suis pas retournée
    peut-etre est-ce aussi manquer quelque chose !

    je t'embrasse,
    Sylvie

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  4. Mon passé est africainn, lié à mes parents disparus;je vis dans le présent et dans l'avenir:maintenant, ici, mais si mobile que cet "ici" est partout...... Drôle de vie. Je comprends ce que tu veux dire, on change, il ne faut pas trop regarder dans le rétroviseur...............surtout quand certains ont une image de toi qui as changé................C'est ça?

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